Nouveau DPE : Le bon sens doit reprendre le dessus

Édito du président
Paru dans 25 millions de propriétaires • N°555 octobre 2021

Les premiers diagnostics de performance énergétique « nouvelle génération » offrent déjà leurs limites.

Vous avez été nombreux à nous alerter sur les nouvelles informations demandées, difficiles à retrouver après de nombreuses années, factures anciennes, permis de construire de l'immeuble etc.

Vous nous avez aussi fait part de l'inadéquation des recommandations pour « gagner » une ou deux classes énergétiques (isoler les combles pour pour le diagnostic d'un rez-de-chaussée par exemple). Vous avez surtout été fort nombreux à subir un déclassement inattendu de la classe énergétique de votre logement. C'était annoncé et prévisible de par l'application de nouveaux coefficients selon l'énergie choisie. Nous avions solennellement prévenu au début de l'été, pourtant l'Etat restait imperturbable dans son discours : "certains gagnent d'autre perdent".

La réalité rattrape le discours : Oui, la majorité des logements perd une, voire deux classes sur l'étiquette énergétique. Cette réforme censée fiabiliser le DPE pour accompagner logiquement les nouvelles contraintes de qualité thermique, se transforme en machine à fabriquer de l'obsolescence. Le découragement, voire l'exaspération des propriétaires individuels et des bailleurs privés se fait déjà logiquement sentir.

J'ai personnellement immédiatement alerté la ministre du Logement Emmanuelle WARGON dès les premiers retours. Son cabinet compile les données du mois de juillet et août. Une réponse de bon sens doit être apportée sur le calendrier de réalisation des travaux et sur la méthode de calcul du nouveau DPE. Les représentants du monde de l'immobilier sont malheureusement unanimes ce qui est rare : oui, il y a un danger de disparition d'une partie de l'offre locative privée. Locataires, propriétaires mais aussi puissance publique ne peuvent faire les frais d'un tel séisme sur le marché du logement.

Dessinons un avenir de rénovation réelle de la qualité du bâti, au service de l'habitat. Luttons contre cette obsolescence programmée.

J'appelle le Gouvernement et le Président de la République à agir très rapidement pour donner une perspective acceptable et réaliste aux propriétaires.

La fiscalité et la réglementation doivent être revus dès le projet de loi de finances pour 2022. Un calendrier réaliste pour la réalisation des travaux doit aussi nous être proposé.

Rendez-vous est pris avec Madame WARGON, notre ministre, lundi 4 octobre.

La Fédération n'hésitera pas à mobiliser largement les propriétaires pour soutenir des mesures favorabls et d'intérêt commun. Je sais que vous pouvez vous mobiliser comme vous vous êtes mobilisés l'an passé sur la tentative de confiscation du dépôt de garantie.

 

Christophe Demerson
Président de l'UNPI
@DemersonUNPI

 

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