Selon les dernières analyses issues des données Clameur, l’encadrement des loyers mis en œuvre dans plusieurs grandes métropoles françaises ne parvient pas à faire baisser les loyers, contrairement à l’objectif affiché par les pouvoirs publics. Au contraire, le marché locatif se grippe et l’offre locative s’en trouve fragilisée.
Une hausse des loyers modérées, moindre que l’inflation et que l’évolution du revenu disponible des ménages
Les loyers de marché ont augmenté de +16 % en 10 ans, soit moins que l’inflation (24,70%) et moins que la progression des revenus disponibles des ménages (+36,15 %).
En valeurs réelles, les loyers ont donc baissé sur 10 ans, alors que les prix de l’immobilier continuaient d’augmenter dans de nombreux territoires, ce qui a concouru à l’érosion de la rentabilité locative (en plus de la pression fiscale, de l’augmentation des taux d’emprunt, et des charges en général).
Encadrement des loyers : une efficacité inexistante
L’étude démontre que, malgré le dispositif expérimental, les loyers dans les villes encadrées suivent la même tendance que dans les villes comparables non soumises au contrôle. Les mesures statistiques en « double différence » (Lille et Lyon) mettent en évidence que les variations de loyers restent autour de zéro :
> Aucun impact mesurable de l’encadrement sur les loyers du marché
CLAMEUR souligne que les loyers dans les zones encadrées auraient dû baisser, ou pour le moins montrer un impact clair sur leur évolution, ce qui n’est pas observé.
Ces résultats rejoignent d’autres études académiques antérieures menées à Paris, Lagos et Stockholm, qui concluent déjà à l’inefficacité de ce type de régulation.
Un dispositif contre-productif pour l’offre locative
Dans le même temps, le marché locatif montre une baisse drastique du taux de rotation, un allongement important de la durée des baux, et une baisse continue de la vacance.
Cette combinaison de facteurs complique l’accès au logement pour les nouveaux locataires entrants, mais freine aussi tout le parcours résidentiel des ménages.
Dans un contexte où les propriétaires doivent engager des travaux énergétiques importants, l’encadrement des loyers ne permet pas de les financer et aggrave les arbitrages défavorables à la mise en location, au risque de poursuivre l’assèchement de l’offre locative.
Conclusion
Un constat s’impose : l’encadrement des loyers ne remplit pas sa mission et contribue à fragiliser l’o`re locative, alors même que la demande de logements reste forte dans les grandes villes.
À défaut d’agir sur les causes structurelles de la tension — manque de construction, déconstruction du parcours résidentiel et de l’offre locative, fiscalité croissante sur la propriété — cette mesure apparaît comme un contre-sens économique et social.
À propos des données
Les analyses reposent sur des données issues de baux signés et non d’annonces, et comparent des biens strictement similaires dans des marchés comparables.
Contact presse : pierre.hautus@plurience.fr - 06 69 15 72 98
COMMUNIQUÉ DE PRESSE – novembre 2025
